mercredi 3 août 2016

2016 - Quatre Bateaux pour Morgat


Cette croisière a été surnomée la " Pen Ar bed "



L’idée germe depuis que nous savons que le rassemblement Aspro se déroulera à Morgat. Pourquoi ne pas essayer d’aller de Lorient à Morgat par la mer ! Une grande première car il s’agit de passer le mythique Raz de Sein même si ce n’est pas le Cap Horn ! Mais pas question d’y aller seuls ! Le projet prend forme, se peaufine. Alain, le vieux loup de mer et Danielle, Catherine et Michel, Isabelle et Bernard adhèrent à cette première. Une flottille de quatre voiliers constitue la Pen Ar Bed 2016. Les mois passent, cartes achetées, travaillées,  parcours tracés : Le Gacou, La Désirade, Kalliste et Loustic Armor sont l’objet des plus grands soins de leur capitaine : carénage, gréement, moteur (problème de poire)…J’ai droit à ma remise à niveau saisonnière : les nœuds, fixation des pare-battage, les haussières…les allures, rien à faire, «  tu dois sentir », je ne sens rien…


Et nous voici tous arrivés à la grosse question : LA METEO va-t-elle être favorable ? Pluie et vent se succèdent en avril !!! Michel et Catherine vont-ils pouvoir appareiller d’Anglet près de Bayonne ? Le golfe de Gascogne n’est guère hospitalier !


Michel et Catherine :
Pour pouvoir mieux négocier la houle fréquente par chez nous, et pouvoir faire « le saut des Landes » nous avons changé notre Blue Djinn « Popeye » pour « Kalliste » un Feeling 30 DI.
Oui mais voilà, « AsPro un jour AsPro toujours !! » : le rassemblement de Morgat était bien tentant, l’invitation à participer sur « Loustik Armor » aussi. Décision fut prise de rejoindre nos amis de la Pen ar Bed à Lorient.
Après un faux départ suite à une fuite d’eau (douce !!) puis deux jours aux abris pour cause de BMS Kalliste quitte le port d’Anglet le 1er mai à 9h15 avec moins de marge qu’initialement prévu et moins de droit à l’erreur même si comme on dit souvent sur la côte atlantique « Erare humanum Ouest ! ».
Mer croisée, vent dans le pif : risée Volvo et GV avec un ris pour la stabilité, Kalliste passe devant Arcachon à minuit, trop tard pour se faire inviter mais avec une pensée pour le rassemblement (et le post !) 2015. Arrivée à Royan le lendemain au beau milieu d’une régate !
Marée oblige, Kalliste repart le 3 vers 15h, moteur toujours mais le vent d’Est se lève en milieu de nuit en face de Ré et ne le quittera pas jusqu’à Lorient. Que du portant, que du bonheur ! Etapes à Yeu puis Belle Ile, Kalliste rejoint Port-Louis (pensée émue là aussi pour le rassemblement 2012 !) le 6 mai à 13h accueilli par Le Gacou III : il a rejoint la Pen ar Bed !


Isabelle et Bernard ::
« le pré-rassemblement nous va bien. Nous prévoyons de partir d’Arzal le 5 mai pour faire escale à Sauzon. Nous vous rejoindrons à Port Louis le 6 . 


Début mai, nous suivons, à bord du Gacou, la progression de Michel et Catherine. Nous sommes prêts à appareiller pour les retrouver sur l’eau. Et le 4 mai, c’est parti pour nous ! Nous quittons notre ponton d’Arzal et passons l’écluse de 11h, cap Houat/Belle Ile. A 19h30, le Gacou est amarré dans l’avant port de Sauzon (marée oblige), prêt à recevoir son copain des mers. Mais Kalliste prend en remorque une vedette en panne moteur et se dirige vers le Palais ! Brassés dans l’avant port par vents d’Est, nous quittons Sauzon le lendemain matin par 20 nds de vent et arrivons en approche de Port Louis… au moteur, faute de vent ! L’excitation grandit à l’idée de retrouver bientôt Kalliste et Loustic Armor, et constituer ainsi la 1ère partie de notre petite flottille, avant de rejoindre La Désirade !



Topette. Au plaisir de baiser une fillette de blanc ensemble. »


                                                                 
2 mai : les Basques ont quitté Anglet à la troisième tentative. 

Kalliste entre à Port Louis le 6 avec plusieurs milles dans l’étrave : bravo, une première avec un nouveau voilier ! Nous quittons Lorient le 9 ( trop de vent le 8) et mettons le cap sur Loctudy où nous attend le quatrième larron, La Désirade. Malgré les deux ris, Loustic Armor file à 7n5, 7n8 ; La coque de Loustic semble parfois engloutie mais le Gacou veille, Loustic se sent en sécurité…Et Josik aussi car Catherine lui a prêté une longe de harnais.  Après 6h45 de navigation, nous entrons au port de Loctudy, accueillis par Alain et Danielle. Et à bord de la Désirade, on baise la fillette en chœur et à cœur.








10 mai : LOCTUDY  -  AUDIERNE
TERRA INCOGNITA pour trois équipages. Pétaule, moteur. Le paysage est légèrement brumeux : ciel, mer et terre se confondent poétiquement. C’est beau ! Le Guilvinec est protégé d’un rempart de récifs, Ar Guisty ( la Putain) est maquillée de guano dégoulinant, tandis que la pointe de Penmarc’h se profile dans ce gris fantomatique.  Le vent se lève : arrêt du moteur : Loustic est un voilier-voileux. Eckmühl se dresse fièrement, indifférent aux paparazzis qui le contemplent : le site est grandiose, la côte, très déchiquetée : pas de houle au large de Penmarc’h comme le canal 63 l’indique fréquemment. 





Nous traversons la baie d’Audierne, connue pour être longue et ennuyeuse : c’est vrai. Heureusement que Michel «  a la guitare qui le démange… » et joue pour sa dulcinée.



Devant Audierne, nous contournons la gamelle en empruntant la passe ouest jusqu’au phare du Raoulic. L’entrée dans le port d’Audierne est délicate, le chenal suit les méandres du «Goyen». Gare au skipper qui ne suit pas les alignements de chevrons plantés sur la route, sur une toiture à Poulgoazec ! Sinon  les bancs de sable vous immobiliseront six heures. Il faut donc raser à droite, puis à gauche et de nouveau à droite. 


Audierne - plan du Port

Et si le courant s’invite, l’amarrage au port est difficile. Mais le maître de port aide les voiliers en difficulté. Audierne est un joli port breton très animé, propice à la balade et à la flânerie. Les sanitaires sont propres, les douches spacieuses : vaut le détour !
 Le soir nous avons fait une dînette à bord du Gacou et avons picoré ce que chacun a apporté : c’était délicieux. Une douce complicité s’installe dans la flottille. 







11 mai : AUDIERNE  -  LA POINTE DU RAZ

Départ pour le mythique Raz de Sein à 11 heures pour être sur les lieux à l’étale de marée basse.
Pen ar Bed, Pen ar bed pour Kalliste, pour Kalliste .
Kalliste, Kalliste  pour Pen ar bed, pen ar bed.
On ne peut pas hisser la grand-voile car la drisse est coincée à la hauteur des haubans.

La flottille attend tout en apercevant Catherine et Michel s’évertuer à libérer cette drisse avec une perche confectionnée de gaffes. Nous sommes vigilants car une chute dans l’eau est possible. Mais nous diront-ils plus tard, ils étaient attachés. Isabelle et Bernard proposent une autre gaffe : le passage de la gaffe se fait délicatement avec succès. Nous scrutons Kalliste et sa perche très ballante qui libère la drisse frondeuse. Alea de la navigation plus facile à résoudre en flottille.










Nous observons de petits ports au pied des falaises escarpées avec lesquelles ils se confondent, criques sauvages perdues dans les landes, petits abris très précaires pourvus d’un treuil pour mettre au sec les canots : anse du Loubous, de feunteun aod, port Bestrée…

La pointe du Raz s’agrandit petit à petit. Les contours de La Vieille se perdent dans la brume. Enfin nous y sommes : nous goûtons avec force et émotion la grandeur des lieux! Nous nous rejoignons pour immortaliser cet instant tant attendu, moment de silence, temps suspendu : la tour carrée en pierre de taille, monument historique où tant de gardiens ont veillé, vécu, vigiles  solitaires au milieu des rochers et des flots souvent tempétueux, le phare de la Vieille, le Raz de Sein…


Raz de Sein

Chaque équipage photographie les autres et les images entrent dans les boîtes tandis que du Gacou, un air de Bretagne enveloppe les lieux. La mer est tranquille et contrarie les idées reçues. Nous n’aurions jamais joué avec les éléments au Raz de Sein, nous ne sommes pas des ligneurs et ne pêchons pas le bar dans les déferlantes.







Nous poursuivons notre cap, portés par le courant : à droite la pointe du Van, à gauche, le phare de Thévennec dans lequel un journaliste a séjourné deux mois pour retrouver les sensations des gardiens d’antan.

Le cap de la chèvre se dessine : Manu, Josette, Christine, Mic et Maurice sont au sommet de la falaise et scrutent l’horizon pour l’arrivée de la Pen Ar Bed. C’est sympa d’avoir un comité d’accueil : nous hissons les voiles de couleurs pour les saluer, un bleu, blanc, rouge patriotique. 

















La Pen Ar Bed est arrivée, la tête dans les étoiles. Nous fêtons notre arrivée en bullant.




Cette navigation de conserve fut une expérience humaine enrichissante, riche en émotions, en échanges où chacun a pu progresser dans sa maîtrise du bateau, ses techniques.

Nous n’avons qu’une envie, c’est de remettre ça !



* Il ne s’agissait pas d'une « course-croisière » mais d’une croisière entre amis, qui ont su se synchroniser et s’adapter pour rester groupés, malgré le panachage de bateaux aussi différents en taille qu'en vitesse.

Yvon et Josik ont parfaitement négocié le coup de vent au départ de Lorient, un peu secoués mais heureux d’arriver à Loctudy. Heureusement que le safran n’a pas choisi ce moment pour cesser de gouverner !!!



Le safran de Loustic Armor (Djinn7) a explosé sur la route du retour ... peut-être de joie ?...

Les jours suivants,  un temps de demoiselle nous a accompagné jusqu’à Morgat, avec passage du Raz de Sein dans d’excellentes conditions
Le retour n’a pas été violent non plus, brise légère tout juste de quoi gonfler le Spi. Malgré tout c’était une ballade nautique en flottille sympathique et très conviviale, qui sera renouvelée à l’occasion.


En attendant d'autres croisières ... ménage et rangement

* Compte-rendu de Yvon & Josik (Djinn 7 - Loustic Armor)    


                                              Diaporama de la croisière   ICI




                             Diaporama du Rassemblement ASPRO à Morgat  ICI





Vidéo, Musique et danses Bretonnes  ICI















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